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Des élections régionales ont eu lieu en Bavière le 14 octobre 2018, afin d'élire les 180 députés de la 18e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans. Du fait des résultats et de la loi électorale, 205 députés sont finalement élus.

Au pouvoir depuis 61 ans, la CSU (droite) vire de nouveau en tête mais réalise son pire résultat depuis 1954 et perd sa majorité absolue. Le scrutin voit la percée des Grünen (centre gauche écologiste) et l'entrée de l'AfD (extrême droite) au Landtag, alors que le SPD (centre gauche) tombe à son minimum historique.

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Déroulement de l'élection[]

Le Landtag est constitué de 180 députés, élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel de Hare/Niemayer.

Chaque électeur dispose de deux voix : la première lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription uninominale selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le Land comptant un total de 91 circonscriptions ; la seconde voix lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du district ou d'indiquer sa préférence pour un candidat de cette liste, le suffrage étant également attribué à la liste.

Lors du dépouillement, l'intégralité des 180 sièges est répartie à la proportionnelle sur la base du total résultant de l'addition des premières et secondes voix, à condition qu'un parti ait remporté 5% des voix au niveau du Land. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci. Les mandats pourvus par les candidats présents sur les listes sont prioritairement attribués à ceux ayant reçu le plus de votes de préférence.

Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, la taille du Landtag est augmentée jusqu'à rétablir la proportionnalité.

Contexte[]

Lors des élections régionales du 15 septembre 2013, l'Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), emmenée par le ministre-président Horst Seehofer et au pouvoir depuis 1957, retrouve sa majorité absolue, perdue en 2008. Avec près de 48% des suffrages exprimés, elle fait élire 101 députés sur 180. Le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), dont le chef de file est le bourgmestre de Munich Christian Ude, obtient 42 parlementaires et 20.6% des voix, progressant d'un point après deux scrutins consécutifs à la baisse et réalisant sa première remontée depuis 1994.

Avec 9.0% et 19 élus, les Électeurs libres (FW) sont également en hausse et conservent leur statut de troisième force politique du Land, acquise lors de leur entrée au Landtag en 2008. Ils devancent donc une nouvelle fois l'Alliance 90 / Les Verts (Grünen), qui enregistrent une légère baisse à 8.6% des exprimés et 18 sièges. Le Parti libéral-démocrate (FDP), partenaire de coalition de la CSU, essuie lui un échec net. Ne comptant que 3.3% des voix, il perd sa représentation parlementaire qu'il n'avait retrouvé que cinq ans plus tôt.

Puisqu'il dispose de la majorité absolue, Seehofer forme rapidement son deuxième gouvernement, qui ne compte que des ministres chrétiens-sociaux.

Une semaine après le scrutin ont lieu les élections législatives fédérales. La CSU confirme sa place dominante sur l'échiquier politique de la Bavière en rassemblant 49.3% des suffrages, une progression d'environ sept points. Le SPD, éternel deuxième, atteint tout juste les 20%, engrangeant tout de même trois points. La troisième position revient cette fois-ci aux Grünen, qui sont une fois encore en baisse en comptant 8.4% des voix. Derrière eux se situe le FDP, qui doit se contenter d'un tiers de son score précédent avec 5.1%. Le nouveau parti anti-euro Alternative pour l'Allemagne (AfD) émerge derrière à 4.3%, devant Die Linke et ses 3.8%. L'influence des FW est donc fortement réduite puisqu'ils ne totalisent que 2.7%.

La scène politique évolue avec les élections législatives fédérales du 24 septembre 2017. Bien qu'ils soient toujours premiers, les chrétiens-sociaux baissent fortement à 38.8%, tandis que les sociaux-démocrates doivent se contenter de 15.3%. Ils sont talonnés par l'AfD, qui rassemble 12.4% et devance les libéraux-démocrates, dont le score atteint 10.2%. Ils coiffent de peu les écologistes et leurs 9.8%, tandis qu'avec 6.1% la gauche radicale se redresse. En revanche, les Électeurs libres ne font toujours pas recette au niveau fédéral, réunissant 2.7%.

Nommé le 14 mars 2018 ministre fédéral de l'Intérieur, Seehofer doit renoncer à diriger le gouvernement bavarois tout en conservant la présidence de la CSU. Il cède son poste de ministre-président à son ministre des Finances Markus Söder.

Partis politiques et chefs de file[]

Union chrétienne-sociale en Bavière []

Parti politique allemand de droite qui agit exclusivement en Bavière, tandis que son parti frère, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) opère dans le reste du pays ; la coopération des deux partis au plan fédéral est appelée la CDU/CSU. La CSU est plus conservatrice que la CDU. Au niveau international, elle est membre du Parti populaire européen et de l'Union démocrate internationale. Son idéologie se caractérise par de la démocratie chrétienne, du conservatisme et du régionalisme bavarois. Elle termine première l'issue des élections avec 37.25% des voix et 85 députés.

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Markus Söder[]

Homme politique allemand membre l'Union chrétienne-sociale en Bavière(CSU) et actuellement ministre-président de Bavière.

Il rejoint la CSU et son organisation de jeunesse dès l'âge de 16 ans. Diplômé en droit de l'université d'Erlangen à la fin des années 1980, il travaille comme journaliste au début des années 1990. En 1994, alors qu'il n'a que 27 ans, il est élu député au Landtag.

Entre 1995 et 2003, il préside le mouvement de jeunes de la CSU, avant de devenir le secrétaire général du parti à 36 ans. Il entre au gouvernement de la Bavière en 2007, quand Günther Beckstein le nomme ministre des Affaires fédérales et européennes. Il devient ministre de l'Environnement en 2008, puis ministre des Finances trois ans après. En 2018, il est investi ministre-président.

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Alliance 90 / Les Verts []

Parti politique allemand de centre gauche. Son idéologie se caractérise par de l'écologie politique et par de l'europhilie. Il termine deuxième à l'issue des élections avec 17.55% des voix et 38 députés.

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Katharina Schulze[]

Femme politique allemande, membre de l'Alliance 90 / Les Verts, et élue au parlement bavarois.

Katharina Schulze

Électeurs libres []

Association d'électeurs centriste qui s'est transformée en 2009 en parti politique sur la base d'une association fédérale.

Son leader est Hubert Aiwanger. Le parti a été fondé le 24 janvier 2009 à Wurtzbourg. Son siège est à Ganderkesee. Son idéologie se caractérise par du localisme, la promotion de la démocratie directe et par du libéral-conservatisme.

Il termine troisième à l'issue des élections avec 11.60% des voix et 27 députés.

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Hubert Aiwanger[]

Personnalité politique allemand qui exerce la profession d'agriculteur.

Il est président de l'Association des Électeurs libres du Land de Bavière, président du Freie Wählergruppe et leader des Électeurs libres au Landtag de Bavière.

Hubert Aiwanger

Alternative pour l'Allemagne[]

Parti politique eurosceptique allemand d'extrême droite, créé le 6 février 2013 et lancé officiellement le 14 avril suivant à Berlin.

Créé après des politiques présentées comme « sans alternative » menées lors de la crise de la dette dans la zone euro, il est surnommé le « parti des professeurs » car comptant parmi ses membres fondateurs de très nombreux professeurs d'économie, de finances publiques et de droit.

Se présentant comme anti-euro mais pas anti-Europe, sa proposition phare est la dissolution progressive de la zone euro pour aboutir à de petits blocs d'unions monétaires plus homogènes afin de soutenir les économies moins compétitives, de réduire les risques d'une nouvelle crise de la dette et d'éviter d'autres plans de sauvetage contreproductifs.

Il crée la surprise en ne ratant que de peu l'entrée au Bundestag lors des élections législatives de septembre 2013, six mois seulement après sa création, en obtenant plus de 2 millions de voix, soit 4.7% des suffrages. Il y entre cependant en septembre 2017, avec un score de 12.6%.

Considéré comme un parti « anti-establishment » et classé plutôt du côté de la droite conservatrice voire de l'extrême droite, son appartenance à la tendance populiste est discutée — l'AfD rejette cette classification, tout en déclarant n'être « ni de gauche ni de droite ». Il adhère en juin 2014 au groupe des Conservateurs et réformistes européens, qu'il quitte en avril 2016 après la scission de l'Alliance pour le progrès et le renouveau l'année précédente.

Son idéologie se caractérise par de l'euroscepticisme, du national-conservatisme, du souverainisme, du populisme de droite, du nationalisme et par la promotion de la démocratie directe.

Il termine quatrième à l'issue des élections avec 10.21% des voix et 22 députés.

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Parti social-démocrate d'Allemagne []

Plus vieux parti politique d'Allemagne, de centre gauche. C'est le seul des grands partis actuels de la République fédérale d'Allemagne qui existait sous une forme comparable avant la Seconde Guerre mondiale. C'est, avec la CDU, le parti politique allemand ayant le plus d'adhérents avec un total de 500,000. Après la guerre, il a longtemps été le seul parti de gauche de taille notable du pays, jusqu'à la création de Die Linke, plus à gauche.

La sociale-démocratie allemande trouve ses origines dans la révolution de Mars 1848, puis se développe durant la période de l'Empire allemand. Elle a dû faire face à une résistance féroce des autres partis qui ont voté entre 1878 et 1890 les lois antisocialistes qui interdisent toutes associations sociales-démocrates. Malgré tout, en 1912 le parti devient le premier parti du pays en termes de suffrages recueillis. Il doit cependant attendre 1918 puis la république de Weimar pour participer aux gouvernements. La montée du Parti communiste et la crise économique mondiale poussent le parti sur la défensive. Malgré son vote contre la loi des pleins pouvoirs, le parti ne peut rien contre l'ascension au pouvoir des nazis. Ceux-ci interdisent le parti et persécutent ses membres, allant jusqu'à en envoyer certains dans les premiers camps de concentration dès 1933. Des militants du SPD participent à la résistance allemande au nazisme. Une fois la guerre terminée, la démocratie revient en Allemagne et le parti retrouve sa position antérieure. La bonne santé économique de l'Allemagne le laisse toutefois dans un premier temps dans l'opposition. Il faut attendre 1972 et l'arrivée à la chancellerie de Willy Brandt puis de Helmut Schmidt pour que le parti puisse gouverner jusqu'en 1982. Il passe ensuite près de 20 ans dans l'opposition ce qui se traduit par une longue crise interne. Gerhard Schröder gagne les élections en 1998 grâce à un programme centriste et met en place en 2003 le très controversé Agenda 2010. Cette loi d'orientation libérale, ne trouve pas de consensus au sein du parti, cela conduit à la naissance du WASG en 2005, qui se transforme en Die Linke en 2007, sur son aile gauche. Depuis le parti cherche une direction politique claire.

Les résultats du parti se sont améliorés globalement entre 1950 et 1970, avant de stagner entre 1970 et 2000. La dernière décennie étant marquée par une perte d'électeurs. La base électorale du parti, historiquement constituée des ouvriers et des artisans, s'est transformée dans la seconde partie du xxe siècle et repose aujourd'hui avant tout sur les fonctionnaires et les salariés. Sur le plan régional, le parti est mieux représenté dans l'ouest de l'Allemagne. Il dirige actuellement sept Länder sur seize.

La structure du parti repose sur les assemblées générales annuelles où les décisions importantes sont prises par les délégués, élus indirectement par la base des militants. Des associations internes, les AG, permettent aux membres d'une même tranche d'âge ou d'une même branche professionnelle de se rassembler et d'échanger au sein du parti.

Son idéologie se caractérise par de la social-démocratie et par de l'europhilie.

Il termine cinquième à l'issue des élections avec 9.73% des voix et 22 députés.

SPD logo

Parti libéral-démocrate []

Parti politique libéral allemand centriste créé en 1948. Il défend des politiques combinant la défense des libertés fondamentales et du libre-échange avec certains éléments de l’État-providence allemand.

D’importance électorale moyenne, avec entre 4.8 et 14.5 % (son meilleur score obtenu en 2009) aux élections fédérales, le FDP est un parti de cadres et un parti-charnière, présent dans toutes les coalitions gouvernementales au plan fédéral de 1949 à 1998 sauf en deux brèves périodes ; en plusieurs occasions, c’est lui qui a provoqué l’alternance selon qu’il s’alliait avec les chrétiens-démocrates ou les sociaux-démocrates. Il a été au gouvernement pendant quarante-deux ans au total, dans quatorze cabinets. Il est de nouveau au gouvernement suite aux élections de 2009, après onze années d'opposition, en coalition avec la CDU/CSU. Lors des élections fédérales du 22 septembre 2013, le FDP n'obtient que 4.8% des voix, se voyant privé de sa représentation au Bundestag, et doit donc également quitter le gouvernement. Il revient au Bundestag avec les élections fédérales du 24 septembre 2017 et siège depuis dans l'opposition.

Il réalise traditionnellement ses meilleurs scores parmi les classes moyennes et supérieures, et dans les villes de moyenne et petite taille.

Son idéologie se caractérise par du libéralisme, notamment économique et par de l'europhilie.

Il termine sixième à l'issue des élections 5.08% des voix et 11 députés.

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Die Linke[]

Parti politique allemand de gauche radicale né de la fusion le 16 juin 2007 du Parti du socialisme démocratique (ex-Parti socialiste unifié d'Allemagne), qui fut le parti officiel de la République démocratique allemande, et de l'Alternative électorale travail et justice sociale.

Depuis le 2 juin 2012, ses dirigeants sont Katja Kipping et Bernd Riexinger, respectivement anciens dirigeants du PDS et de la WASG. Ils ont succédé à Klaus Ernst et Gesine Lötzsch, seconds coprésidents du parti. Die Linke se différencie des autres partis de gauche siégeant au Bundestag (le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) et l'Alliance 90 / Les Verts) par sa ligne politique antilibérale et prônant un socialisme démocratique.

En septembre 2009, le parti revendique 78,046 membres, dont 39.2% de femmes. Après une percée aux élections fédérales de septembre 2009, il porte sa représentation au Bundestag à 76 députés sur 614, contre 53 précédemment. Les bastions électoraux du parti sont plutôt situés dans les régions orientales de l'Allemagne, qui formaient la République démocratique allemande (RDA), mais il trouve aussi suffisamment d'électeurs dans l'ex-Allemagne de l'Ouest pour siéger dans les parlements régionaux de ses Länder. Après sa montée en puissance à la fin des années 2000, le parti essuie plusieurs revers électoraux depuis 2010.

Au niveau international, Die Linke est membre du Parti de la gauche européenne et du Forum pour une nouvelle gauche européenne (NELF) et siège au Parlement européen dans le groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique.

Son idéologie se caractérise par du socialisme démocratique, du populisme de gauche, de l'anticapitalisme et par de l'antimilitarisme.

Il termine septième à l'issue des élections avec 3.22% des voix et aucun député.

Die Linke logo

Sondages[]

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Résultats[]

Résultats des élections régionales de 2018 en Bavière

Partis Voix % Sièges +/-
Droite
Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU)
5,047,006
37.25
85
-16
Faux écolo
Alliance 90 / Les Verts (Grünen)
2,377,766
17.55
38
+20
Centre
Électeurs libres (FW)
1,571,288
11.60
27
+8
Extrême droite-1
Alternative pour l'Allemagne (AfD)
1,383,866
10.21
22
Nouveau
Capture
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD)
1,317,942
9.73
22
-20
Centre
Parti libéral-démocrate (FDP)
687,842
5.08
11
+11
Sans titre
Die Linke
435,949
3.22
0
=
Blanc-0
Autres
727,452
5.36
0
=
Total 13,688,654 100 205 +25
Votes valides 13,549,111 98.98
Votes blancs et nuls 139,543 1.02
Abstentions 4,215,520 27.64
Inscrits / participation 9,473,134 72.36

La participation à cette élection est de 72.36%. Elle était de 63.6% en 2013, soit une hausse de 8.8%.

Conséquences[]

Les résultats du scrutin sont considérés comme un revers pour le gouvernement fédéral de grande coalition de la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel. La CSU, parti frère de la CDU, chute de plus de dix points et perd sa majorité absolue pour la deuxième fois seulement depuis les années 1960. Son partenaire de coalition à Berlin, le SPD, perd presque la moitié de ses sièges.

Les Grünen sont considérés comme les grands gagnants du scrutin, en récupérant les voix et sièges perdus par le SPD et la CSU. Il en va de même pour l'AfD, qui réussit son entrée au Landtag avec plus de 10% des suffrages. Le FDP parvient également de justesse à franchir le seuil électoral de 5% et à retrouver ainsi une place au Parlement. Une coalition entre la CSU et les Électeurs libres, éventuellement augmentés du FDP est jugée probable au soir des élections, le chef de la CSU Thomas Kreuzer ayant exclu de former une coalition avec l'AfD ou les Verts. Un accord avec les Électeurs libres est conclu, ce qui permet à Söder d'être réélu ministre-président le 6 novembre par 110 voix contre 898.

Sources[]

Cette page est partiellement issue de la page homonyme de wikipedia.fr.

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